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Le Méridien et les méridiennes

Le Méridien de Greenwich est une ligne imaginaire reliant le pôle Nord au pôle Sud et indiquant la longitude 0°. Il est défini par son passage à l’Observatoire de Greenwich (Angleterre) et entre sur le continent à Villers-sur-Mer.
Il est le repère universel d’espace (pour la mesure des longitudes) et de temps (pour la définition des fuseaux horaires).

Une méridienne est un instrument permettant de déterminer assez précisément le midi solaire. Elle se distingue donc d’un cadran solaire par le fait qu’elle ne présente une utilité que vers midi. Certaines méridiennes assez grandes peuvent également servir de calendrier (souvent avec les symboles des signes astrologiques), l’image de la tache solaire sur la méridienne étant plus ou moins haute selon les saisons. En particulier, cette tache passe par deux positions extrémales au moment des solstices d’hiver et d’été, pour occuper une position intermédiaire aux équinoxes ; d’ailleurs durant ces jours particuliers elle suit une parfaite ligne droite perpendiculaire à la méridienne.

Quand la méridienne est accompagnée d’un appareillage adéquat laissant passer un rayon de soleil et calant précisément la tache, elle permet de donner le moment exact du midi solaire et, si elle est accompagnée d’une courbe en huit tenant compte de l’équation du temps, l’instant du midi moyen (temps de la montre corrigé d’une ou deux heures selon l’heure d’été ou d’hiver). Au XVIIIe siècle, les gens venaient régler leurs montres et leurs horloges sur ces instruments ou les cadrans solaires des églises ou places publiques.

La méridienne du Paléospace est innovante à plusieurs égards :

      • Il ne s’est pas construit une telle méridienne en France depuis le XVIIIe siècle.
      • La structure a été fabriquée en laiton au sein d’une résine claire facilitant la lecture de la tache dans un espace sombre.
      • La partie haute relative aux mois de décembre et janvier est verticale pour s’affranchir le plus possible de la déformation elliptique de la tache solaire à cette période.
      • Son tracé a été réalisé à l’aide d’un gyroscope à laser.
      • La lecture du midi solaire est facilitée par une enveloppe légèrement évasée enserrant précisément la tache en fonction de la date (tache plus large en hiver lorsque la distance de l’œilleton au sol est la plus importante).

Ces 11 m de structure ont entièrement été réalisés sur la base de calculs rigoureux, autant pour l’établissement du méridien local et du calendrier, que pour la concordance de la taille variable de la tache solaire, de l’orifice dans le plafond et de sa distance au sol.

Galerie

Salle du méridien : le temps mesuré et la quête de la longitude.
La méridienne du Paléospace.
11 m de structure entièrement réalisés sur la base de calculs rigoureux, autant pour l’établissement du méridien local, du calendrier, de la taille variable de la tache solaire, de l’orifice dans le plafond et de sa distance au sol.
Selon son concepteur, le gnomoniste Denis Savoie, la méridienne du Paléospace se rapproche beaucoup de celle tracée en 1785-1786 à Tonnerre par A. de Guémadeuc, J.-B. Daret et Dom C. Férouillat, dans la salle de l’ancien hôpital Marguerite-de-Bourgogne, ornée elle aussi d’une courbe en 8 de temps moyen.
La plus proche méridienne connue se trouve être celle de Saint-Pierre sur Dives toujours dans le Calvados, réalisée quant à elle en 1776 par le curée d’une paroisse voisine, sans courbe en 8 et avec les signes du zodiaque pour calendrier.
Les méridiennes gardent aujourd’hui un intérêt pédagogique et historique (cf. méridienne de l’observatoire de Paris matérialisant le méridien de Paris dans la salle Cassini) et continuent de fasciner à l’image des cadrans solaires géants. Bon nombre de méridiennes du passé sont préservées comme ici celle de Parme sur la façade du Palazzo del Gobernator à l'arrière de la statue de Garibaldi, et restaurée en 2006.